top of page

JOURNÉES EN HOMMAGE À MARC RICHIR

Phénoménologie, esthétique et politique

29-30 SEPTEMBRE 2016
UNIVERSITÉ LAVAL

L'énigme du sens est qu'il se perd plus facilement qu'il ne se gagne, et qu'il n'en existe nulle part de maître…

Ces journées d’étude en hommage au phénoménologue Marc Richir, décédé en novembre dernier, se donnent pour objectif de mettre en relief les contributions essentielles de sa pensée à la phénoménologie, mais aussi aux débats porteurs de la philosophie tant contemporaine que classique. L’œuvre de Richir nous met en présence d’une polyphonie, précise et réglée, de thèmes multiples, dont les sources puisent tant à Platon qu’à Rousseau et à Kant, ou encore à l’anthropologie. Ses travaux se déclinent certes dans une filiation constante à la phénoménologie de Husserl, « celui avec qui [il] n’a jamais cessé de penser », dont il questionne toutefois les fondements, non tant dans une énième tentative de refondation que dans celle d’une refonte, d’un dépassement interne inédit. S’il s’agit bien pour Richir d’interroger la « légalité » ou l’intelligibilité de la contingence, c’est toujours en tant que celle-ci est instituée par des systèmes symboliques, dont notamment celui du langage. Telle une « mathesis de l’instabilité », l’œuvre de Richir s’aventure ainsi dans l’« originaire et irréductible crise du sens », qui traverse notre vie tant perceptive qu’esthétique et politique. Au‑delà du « terminologisme » que l’on a pu lui reprocher, cela se traduit dans une production de concepts originaux : clignotement, simulacre, despote, etc.

 

Par sa réflexion inlassable sur le sublime, la phénoménologie de Richir se sera d’ailleurs présentée comme une pensée radicale du phénomène esthétique, dont il trouvera des figures exemplaires en Melville et Jean Dubuffet. Le phénomène artistique se révèle en effet être le lieu par excellence du « schématisme sans concept », jeu libre de l’imagination, que Richir n’aura cessé de méditer et d’approfondir à travers tous ses travaux.

 

Un pan tout aussi fondamental, mais sans doute encore moins connu, de l’œuvre de Richir est pourtant à retracer dans l’investigation constante qu’il mène du politique, et ce dès les années 70 avec la revue Textures, fondée avec Claude Lefort et Cornelius Castoriadis. Sa pensée politique propose entre autres une interprétation philosophique audacieuse de ce qu’il considère être l’aporie sociale-historique de notre temps, à savoir une certaine crise de la démocratie, qui demeurerait hantée à son insu par la figure du despote, le despotisme étant à comprendre l’instauration d’un régime unique de phénoménalité qui tourne le dos à la contingence propre des phénomènes. Au détour de Fichte, Hegel et Schelling, la Révolution sert alors à Richir de modèle pour ressaisir la « psychose transcendantale » impliquée par tout vivre-ensemble, et donc par le politique lui-même.

PROGRAMME

JEUDI 29 SEPTEMBRE

 

13h30 Accueil des participants

13h45

Marc Richir 1943-2015

Alexander Schnell (Université de Wuppertal)

15h00 Table ronde : la radicalisation richirienne de la phénoménologie

 

De la question de la rhétorique à la figure du malin génie :

l’hyperbole phénoménologique chez Marc Richir

Ekaterina Odé (École normale supérieure de Paris et SACRe)

Une « filiation secrète » de la phénoménologie : l’interprétation

richirienne du malin génie

Jean-Sébastien Hardy (Laboratoire de philosophie continentale)

16h45

Mythe et vérité chez Schelling et Richir

Elisa Bellato (Université Laval, Université Paris-Sorbonne)

 

VENDREDI 30 SEPTEMBRE

 

9h00

Mystique de la chair : Marc Richir en dialogue avec Augustin

Alex Deschênes (Université Laval)

9h50

Phantasieleib and Phantasie-Ich in Richir’s Intersubjectivity

Diana Gumiel (Université autonome de Madrid)

 

11h10

Phénomènes, institution et leur dissociation : sur la pathogenèse transcendantale dans la pensée phénoménologique de Marc Richir

Tetsuo Sawada (Université de Toyama)

13h30 Table ronde : Richir et Heidegger

 

Heidegger et le court-circuit du sublime

Jean-François Perrier (Université Laval)

 

Transformations de l'« horizon » phénoménologique chez Marc Richir

Michel Rhéaume (Université Laval, Université Paris-Sorbonne)

15h15

La phénoménologie de Marc Richir face aux réalismes contemporains ; la question de l'idéalité

Florian Forestier (Centre Emmanuel Levinas, Paris IV et Erraphis)

AFFICHE

bottom of page